Non, Je N’irai Pas au Gala de l’ADISQ
Dans moins de 2 semaines aura lieu le fameux gala de l’ADISQ.
Je dis fameux parce que depuis que j’ai quitté la maison de maman, j’écoute pu ça, les galas. C’est avec un beau gros roulement d’yeux que j’accueille cette “nouvelle”-là. Pour ma maman, c’était et c’est encore, la démonstration de ce qui se fait de mieux en culture, c’était le guide de ce qu’il fallait aimer, un événement quasi biblique. Pour moi, c’était plutôt la célébration des matantes rock détente, une preuve de plus que mes goûts de ne fitaient pas dans le décor.
Les catégories pré-gala me semblaient plus pertinentes, le GAMIQ me ressemblait pas mal plus. Isabelle Boulay et Garou ce n’étaient pas très alléchants quand tu trippais sur Les Marmottes Aplaties pis Caféïne. J’me trouvais rebelle tsé.
À chaque année depuis 20 ans, je reçois quand même un coup de fil qui ressemble à ça :
- Pis ? Vas-tu écouter le gala dimanche ? Hein ! Comment ça ? Ben voyons donc. Tu boudes ton plaisir…
D’un gala à un autre, que ce soit en chanson, télé, cinéma au Québec ou ailleurs, c’est pas mal toujours la même vingtaine d’artistes qui se recoupent dans le trois quarts des catégories, des longs discours avec des beaux habits, des gags où il est visiblement pénible de faire attention à ne pas froisser personne, c’est comme 2 heures trop long.
Ne pas écouter un gala, ce n’est pas vraiment ce que j’appelle bouder mon bonheur.
En soi, ce n’est même pas un événement qui m’intéresse. De mettre en compétition des œuvres subjectives encore moins. Ça fait qu’au grand désarrois de ma p’tite mom, je n’ai aucun mal à passer mon tour.
Avec les années, il y a quand même eu beaucoup d’améliorations, une plus grande diversité de styles musicaux, une révision du mode de scrutin, de mise en nomination, j’en conviens. Même si mes goûts musicaux évoluent et que désormais mes albums préférés se retrouvent dans le top 10 du magazine Coup de Cœur pis que je ne connais à peu près aucun des bands cités dans les Nightlife, Urbania et autres références bref, que je commence à feeler matante, l’ADISQ ne me rejoint pas plus.
J’ai par contre appris très tôt dans ma vie de dilettante que ce n’est pas parce que je n’apprécie pas quelque chose ou que je ne suis pas d’accord que ça n’a pas sa raison d’être.
Il faut la célébrer notre musique, il faut qu’on se le dise qu’est bonne, qu’a mérite du love. Il faut surtout lui donner de la visibilité, pas juste sur les radios universitaires et encore moins en se contentant d’une demi-douzaine de chansons qui jouent en boucle sur les grosses radios commerciales. Avec pu de MusiquePlus, de moins en moins d’émissions musicales, l’éclatement des frontières sur la touèle, la dilution du contenu sur les plateformes de streaming, on a clairement pas trop d’occasions de faire entendre les musiques qui nous ressemblent, qui nous rassemblent.
Ça fait que comme il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, voici mon petit palmarès perso d’artistes et de chansons en nomination cette année.
Interprète Féminine : Cœur de pirate
Interprète Masculin : Loud
Groupe ou Duo : Bleu Jeans Bleu
Artiste Autochtone : Florent Vollant
Auteur ou Compositeur : Salomé Leclerc
Révélation : Les Louanges
Chanson : Pitou – Les Louanges
Vidéoclip : La Famille – Alaclair ensemble
Pochette : La Nuit des Longs Couteaux – Koriass
Choix de la Critique : La Nuit est une Panthère – Les Louanges
Album Rap : Zayzay – Fouki
Album Alternatif : La Hiérarchill – Jérôme 50
Album Autres Langues : The Ballad Of The Runaway Girl – Elisapie
Album Adulte Contemporain : Petite Plage – Ingrid St-Pierre
Album Anglophone : Freewheelin’ Walking – The Brooks
Album Folk : Dans le Noir – Safia Nolin
Album Instrumental : Inscape – Alexandra Strélisky
Album Jazz : Stay Tuned! – Dominique Fils-Aimé
Album Rock : SuperNova – Caravane